Anne Tappon : Entrepreneure engagée !
Anne Tappon : Entrepreneure engagée, prendre soin de soi et de la planète à travers la mode durable
Comment est né ton projet "Petites Pépites" ?
Je crois que mon projet est une combinaison de plusieurs influences. Dans ma famille, on a toujours été très sensibles à l’écologie, au recyclage, à la récupération, surtout en ce qui concerne le tissu et les vêtements. Avant, j’étais danseuse et comédienne, donc j’ai toujours eu cette conscience de mon corps et de mon image, tout en jouant avec. Mais c’est vraiment en 2018 que ma vie a pris un tournant, avec deux événements majeurs : la lecture du livre de Béa Johnson sur le zéro déchet, qui a été une révélation pour moi, et une mauvaise expérience médicale qui m’a fait prendre conscience de l’importance du soin de soi. Puis, avec mon déménagement dans la Drôme, tout s’est aligné et j’ai eu l’idée de ce projet.
Qu'est-ce qui te motive dans "Petites Pépites" ?
Mon moteur, c’est de prendre soin de soi tout en prenant soin de la planète. Pour moi, ces deux notions sont indissociables. J’ai choisi le vêtement comme objet central parce que c’est à la fois un plaisir personnel et un moyen d’action écologique. À travers ma boutique de vêtements de seconde main, je propose des pièces de qualité, en excellent état, mais à des prix bien inférieurs à ceux du neuf. Ça permet à chacun de se faire plaisir tout en consommant de façon plus responsable. Et au-delà des vêtements, je vends aussi des objets zéro déchet comme les tawashis que je fabrique à partir de tissus recyclés, des mouchoirs réutilisables, ou encore des objets de créatrices locales. Tout est pensé pour limiter notre impact environnemental.
Pourquoi as-tu ajouté le coaching en image à ton projet ?
J’ai ajouté le coaching en image parce que je voulais aller plus loin dans l’idée de consommer moins, mais mieux. Acheter des vêtements, c’est bien, mais choisir ceux qui nous vont vraiment, c’est encore mieux ! Mon objectif, c’est d’aider les gens à trouver les pièces qui leur correspondent, qui les valorisent, pour qu’ils se sentent bien dans leur peau. Ainsi, ils achètent moins mais choisissent des vêtements qui durent et qu’ils aiment vraiment porter. C’est une façon de prendre soin de soi tout en évitant la surconsommation.
Peux-tu nous parler de la journée où tu as reçu le prix "Femme de Valeur" ?
Ah, c’était une journée très intense ! J’ai commencé par un atelier tawashi dans une entreprise dans le cadre d’une journée zéro déchet. J’ai appris à plusieurs groupes de collaborateurs à fabriquer ces petites éponges avec des tissus upcyclés. En même temps, je sensibilisais les gens à la gestion et à la réduction des déchets. Puis, directement après cet atelier, je suis partie à la soirée de remise des trophées. Ce qui est drôle, c’est que la soirée avait lieu dans les anciens locaux de la fabt où j’avais démarré mon incubation. J’ai ressenti une belle nostalgie ! Quand j’ai reçu le prix "Femme de Valeur", j’étais vraiment fière. Ce prix symbolise tellement pour moi, car mon projet est intimement lié à mes valeurs personnelles et familiales, à notre engagement pour l’écologie et l’upcycling.
Un moment particulier de cette soirée ?
Ce qui m’a vraiment touchée, c’est le discours du président de la CPME Drôme. C’était l’un des rares hommes présents ce soir-là et il a parlé avec beaucoup d’émotion de ses filles et de la place des femmes dans notre société. Il a évoqué les défis supplémentaires que les femmes doivent relever pour prouver leur valeur, notamment quand elles sont entrepreneures et mères. Ça a vraiment résonné en moi, car être maman et entrepreneure, c’est un sacré défi !
Quel a été l'impact de l'accompagnement Ronalpia et FABT sur ton projet ?
Cet accompagnement a été crucial pour moi. J’avais déjà des expériences dans la création de projets, comme monter des spectacles ou une compagnie, mais créer une entreprise, c’est autre chose. J’avais peur, je ne savais pas par où commencer. L’accompagnement m’a apporté un cadre, une structure sérieuse. J’ai appris des notions essentielles comme comment faire une étude de marché, un prévisionnel, etc. Ça m’a vraiment aidée à faire mûrir mon projet. En plus, le groupe d’accompagnement était une source de motivation, on partageait nos expériences et nos difficultés. Après l’incubation, tout s’est enchaîné rapidement : en février, il y a eu la soirée de l’envol, et le 1er avril, j’ai signé pour la boutique !
Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui hésite à se lancer dans un projet ?
Je dirais qu’il faut vraiment suivre son envie et se lancer, même si ça peut faire peur au début. Moi aussi, j’ai eu des moments de doute, et certaines personnes autour de moi n’y croyaient pas. Mais aujourd’hui, je sais pourquoi je fais tout ça, et ça me donne de l’énergie pour continuer. Crois en toi et avance, même si le chemin est difficile.